HOPITAL – LOI SANTE – AUSTERITE

Une politique qui continue à faire des ravages.

Pendant cette longue période électorale, la mise en œuvre de la loi Bachelot a continué de détruire peu à peu notre système de santé et de protection sociale. Du 14 décembre au 11 mai, la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité a organisé un « Tour de France pour l’accès aux soins et pour le droit à la santé » qui, au cours de ses 30 étapes a constaté partout l’aggravation des inégalités d’accès aux soins tant sociales que géographiques.

Des luttes et des résistances se développent partout malgré la répression qui, de plus en plus, tend à se substituer au dialogue. C’est ainsi que, dans les dernières semaines seulement, on observe des grèves, des rassemblements, des manifestations… à Chaumont, Villejuif, Les Lilas, Caen, Toulouse, Lomme, Mayenne, Nice, Blois, Rennes, Tarbes, Auchel, Briançon…

Ces luttes sont difficiles mais c’est le seul moyen d’obtenir des succès : en témoigne la décision de réouverture des urgences de l’Hôtel-Dieu après des années de lutte et la fermeture de ce service! Ce succès hautement symbolique montre que c’est possible, même s’il faut rester vigilants pour que cette décision se concrétise. Nous en avons fait l’expérience à Argenteuil avec le service de radiothérapie.

A l’hôpital d’Argenteuil.

Bien évidemment notre hôpital n’est pas épargné par cette politique d’austérité. Son budget est à nouveau en déficit malgré l’augmentation d’activité et les efforts des personnels (environ 2,5 millions d’euros en 2013). En conséquence il est mis sous contrôle direct de la cellule spéciale de l’ARS ainsi que 12 autres hôpitaux d’Ile de France dont Nanterre que l’on fait mourir discrètement à petit feu.

A Argenteuil cela va se traduire par de nouvelles fermetures de lits et suppressions de postes. Plus de 2 millions d’économie vont être imposés qui se feront évidemment au détriment des patients et des personnels.

Dans ce contexte le financement des tranches 2 et 3 de la reconstruction, dont la maternité, n’est toujours pas programmé.

Loi Santé – Pacte d’austérité.

A toutes les questions posées ces derniers mois à Marisol Touraine, il était répondu qu’il fallait attendre la loi santé en préparation. La présentation de cette loi, repoussée à plusieurs reprises devait avoir lieu le 19 juin dernier. En fait, seules les grandes lignes ont été annoncées, la présentation et la discussion du texte de loi étant reportées à janvier 2015. C’est à dire après le vote de la loi rectificative de la loi de financement 2014 de la Sécurité Sociale discutée actuellement, et le vote de la loi de financement 2015 de la Sécurité Sociale prévu en décembre.

Ainsi le carcan financier sera déjà posé, limitant de fait le débat public. C’est scandaleux et inquiétant puisque ces 2 votes doivent mettre en place le pacte d’austérité Hollande-Valls qui amputera les budgets de la santé et de la protection sociale de 23 milliards d’euros. Et pour s’assurer une meilleure maîtrise, le gouvernement vient de transférer la responsabilité de ces budgets du Ministère des Affaires Sociales à celui des Finances.

Quant aux grandes lignes de cette loi, elles ne peuvent que nous inquiéter. Non seulement la loi Bachelot- HPST n’est pas abrogée mais cette loi santé poursuit sa mise en œuvre. Elle a d’ailleurs été élaborée par la même équipe qui avait rédigé la loi Bachelot.

Elle ne répond pas plus aux besoins de la population qu’aux attentes des professionnels.

Elle prétend développer la prévention mais ne prévoit aucun moyen financier.

On nous parle de « service territorial de santé AU public » et non de « service territorial de santé public ». La nuance linguistique n’est évidemment pas innocente et confirme la remise en cause du service public.

Elle rappelle la généralisation du tiers payant déjà annoncée mais ne prévoit pas les moyens de le mettre en œuvre, ce qui n’est d’ailleurs prévu qu’en 2017, c’est à dire après les présidentielles !

Une mobilisation de très haut niveau est nécessaire.

A Argenteuil comme ailleurs, il est nécessaire de combattre cette politique nationale si nous voulons que les avancées locales obtenues par nos luttes fermes et unitaires ne soient pas remises en cause.

Des mobilisations importantes se préparent pour la rentrée auxquelles il sera important de participer activement. Notre territoire a connu un très fort taux d’abstention aux dernières élections. Cela peut témoigner du mécontentement mais cela ne fait rien avancer, au contraire. C’est à la fois en votant, bien sûr, mais aussi en luttant tous ensemble au-delà de notre seul intérêt local, que nous pourrons mettre un terme à la casse de notre système de santé et de protection sociale et le reconstruire au niveau nécessaire aujourd’hui. C’est dans ce cadre que nous pourrons sauvegarder notre hôpital et lui donner les moyens de répondre pleinement aux besoins de la population.

Notre courrier de novembre dernier rappelait ce que disait Ambroise Croizat en 1946 : « Rien ne se fera sans vous. La Sécurité Sociale n’est pas qu’une affaire de lois et de décrets. Elle implique une action concrète sur le terrain, dans la cité, dans l’entreprise… »

C’est plus que jamais d’actualité !

BONNES VACANCES A TOUS. PRENONS DES FORCES POUR LA RENTRÉE.

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